007- Le Grand Saint s'échappe de la fournaise de Laozi

 

Livre II- La quête des pèlerins
Résumé du chapitre 007/100

Le Grand Saint s'échappe de la fournaise des huit trigrammes,
L'esprit-singe est enfermé sous la montagne des cinq éléments.

Les pélerins arrivent au Royame des FemmesIllustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - Fureur de Singet à sa sortie du fourneau de Laozi. Dans un combat acharné, divinités sont renversées y compris le Seigneur Laozi qui se retrouve "cul pardessus tête"

Malgré sa condamnation à mort le Grand Saint Egal au Ciel est furtif à toute sorte supplice : il ne peut être haché, sabré, piqué, lacéré, frappé de foudre... Grâce au feu de Samâdhi (1) il a un corps de diamant que rien ne peut entamer. Le seigneur Laozi (2) propose alors que Singet lui soit confié. Il est décidé de le mettre  dans sa Fournaise des Huit Trigrammes , afin de raffiner l'élixir des pilules immortelles qu'il a volées et de le réduire en cendres en même temps. Au bout de 49 jours, le feu du seigneur Laozi a atteint la température requise et brûlé suffisamment longtemps pour que le four soit ouvert. Le Singe étant lui-même de l'élément feu, le feu ne peut pas lui faire de mal. C'est indemne qu'il saute hors de la fournaise et s'échappe.

S'engage alors  un terrible combat contre divers divinités, dont le Vrai Seigneur de Secourable Sainteté, devant le Palais des Nuées Infranchissables. Arrivent trente-six guerriers  du tonnerre. Singet qui possède aussi des pouvoirs d'extension corporels se dote de trois têtes et de six bras pour parer les coups. Les dieux sont impuissant à réprimer. Laozi parvient toutefois par l'attraper mais est repoussé violemment au point que le seigneur en tombe cul par dessus tête comme oignons que l'on plante...

Un poème témoigne du trop plein de fougue du brave singet :

Le corps du singe est comme le cœur de l'homme,
Comme le singe s'agite l'esprit humain :
Pensée profonde qui n'est que bavardage vain.
Grand Saint égal au Ciel, tel il se voulait.
Singe et chevail son comme coeur et pensée.
Qui vont ensemble et qu'il faut tenir serrés.
Tout se ramène à l'unique vérité,
Entre deux arbres, par l'Ainsi-venu, incarnée.(3)

Alors, l'Empereur de Jade n'a pas d'autre choix que de  demander  à Bouddha de l'aider pour contenir Singet.  Bouddha ordonne l'arrêt des combats. Insolent, Singet s'adresse à son interlocuteur : "D'où viens-tu, mon brave, pour oser suspendre les combats et prétendre m'interrroger ?". Sakyamuni lui retorque en souriant : "Mais mon pauvre ami, tu n'es qu'un singe devenu un esprit... tu ne peux usurper le trône de l'Empereur de Jade, il exerce le pouvoir depuis sa prime enfance... Il s'est endurci à cette pratique depuis des dizaines de milliers d'années. Toi tu n'es qu'une bête qui vient tout juste d'accéder à l'humanité." Puisque Singet se vente de la multiplicité de pouvoirs de transformation, Bouddha lui lance un défi. Si le Singe est assez habile pour se retirer la main droite de Bouddha d'un seul saut périlleux, il est le vainqueur, et il n'y aura plus besoin d'armes ou de combats, et l'Empereur de Jade abdiquera et cèdera  le Palais céleste au profit du Singe. Mais s'il ne parvient pas à sortir de la paume de sa main, il devra descendre dans le monde d'en-bas sous la forme d'un démon et s'entraîner pendant encore plusieurs kalpas avant de venir discuter à nouveau. Comme Singe peut parcourir cent huit mille kilomètres en un saut périlleux, il pense que Bouddha est complètement idiot de proposer ce pari. Le Bouddha, qui l'observe de ses yeux sages, voit le roi des singes avancer en tourbillonnant comme un moulin à vent et ne s'arrêter que lorsqu'il aperçoit cinq piliers rose chair surmontés de vapeurs sombres. « C'est le bout du chemin, dit-il, alors je vais rentrer. Le Bouddha sera témoin, et la salle des brumes miraculeuses sera à moi. » Puis il réfléchit à nouveau : « Attendez un peu. Je laisserai ma marque ici pour prouver mon passage à cet endroit lorsque je parlerai au Bouddha. » Après avoir transformé un de ses poils gonflé d'encre, il écSun Wukong en difficulté ave Vent-JauneIllustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - L'Empereur de Jade n'a pas d'autre choix, il doit demander au Bouddha du Paradis de l'Ouest de prendre le contrôle sur Singet.rit en grosses lettres sur le pilier du milieu  "Le Grand Saint égal au ciel est passé par ici" - 齊天大聖,到此一遊 (lire ci-dessous l'ongle "Dans la main de Bouddha") et fait une mare de pisse de singe au pied du premier pilier. Après  un saut périlleux et il retourne à son point de départ. « Je suis parti, et maintenant je suis de retour. Dites à l'Empereur de Jade de me remettre le Palais céleste », dit-il en se tenant dans la paume du Bouddha. « Je te tiens, pisse-spirituel de singe », lui rétorque le Bouddha. « Tu n'as jamais quitté la paume de ma main ». « Vous vous méprenez », répond le Grand Saint. « Je suis allé jusqu'au point le plus éloigné du Ciel, où j'ai vu cinq piliers rose chair surmontés de sombres vapeurs. J'y ai laissé ma marque : voulez vous venir le constater avec moi ? » « Il n'y a pas besoin d'y aller. Il suffit de regarder en bas. » Le Grand Saint baisse ses yeux de feu aux pupilles dorées pour voir les mots "Le Grand Saint égal au ciel est passé par ici" inscrits  sur le majeur de la main droite du Bouddha. Et sentant la puanteur de la pisse de singe s'élèvant de la fourche reliant le pouce et l'index il s'exclame :  « Quelque chose est arrivé. C'est incroyable j'ai écrit ceci sur l'un des piliers qui soutiennent le ciel, alors comment est-il possible que mon inscription soit reproduite maintenant sur votre majeur ? Je refuse de croire que c'est l'effet d'un acte divinatoire ! Je vais retourner  là-bas pour voir». Le cher Grand Saint s'apprête à sauter, mais le Bouddha d'un revers de main et pousse le Roi des Singes loin des portes du Paradis de l'Ouest. Il transforme ses cinq doigts  en une chaîne de montagnes appartenant aux éléments Métal, Bois, Eau, Feu et Terre, les rebaptise Montagne des cinq éléments (4). En repliant doucement ses doigts, Bouddha retient Singet prisonnier. Bouddha sort de sa manche une bande de tissus sur laquelle est inscrit en lettres d'or :  Oṃ maṇi padme hūṃ (5) et demande à Ânanda, son plus proche disciple, de coller le mantra sur une dalle située au sommet de la montagne. Singet  devra rester sous la montagne pendant cinq cents ans en guise de pénitence. Pour seule nourriture ses gardiens lui serviront  une pilule de fer et lorsqu'il aura soif  un jus de bronze fondu.

Si vous connaître la suite de la pérégrination vers l'Ouest cliquez sur ce lien.

Sous les regards croisés  de Grand Goule et du Petit Curieux...

Grand Goule - Eglise d'Echillais (Charente-Maritime)LePtitCurieuxConques

 

 en cours de rédaction

JC maj 08/06/2025