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Livre V- La conversion de Sablet (de 021 à 025)
Résumé du chapitre 025/100
Où l'immortel Primordial-Subjugué capture les pèlerins,
Singet fait un beau raffut au temple des Cinq-fermes.
Lorsque les jeunes immortels chargés de garder le temple taoïste découvrent la disparition des fruits de ginseng , ils Illustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - D'une seule poussée vigoureuse, le sosie de Singet renverse l'arbre de ginseng.accusent les disciples de Sanzang . Après que le singe a admis avoir commis ce larçin, les jeunes disciples taoïstes deviennent très en colère et lancent des jurons à Sanzang et à ses disciples. Singet se met alors à son tour en colère et s'arrache un poil de la nuque, sur lequel il souffle son haleine magique en prononçant : « Transformation » pour créer un double de lui-même. Le sosie de Singet se rend sur un nuage directement dans le jardin et frappe l'arbre de ginseng avec sa trique à bandes d'or. Il utilise ensuite sa force supranaturelle qui peut déplacer des montagnes pour renverser l'arbre d'une vigoureuse poussée. Singet cherche dans les branches des fruits précieux, mais il n'en trouve pas un seul. Ces trésors tombent au contact du métal, et comme la trique de Singet est cerclée d'or tout en étant de fer c'est à dire l'un des Cing Eléments (1) il suffit d'un coup pour qu'ils tombent tous, et lorsqu'ils touchent le sol, ils s'y enfoncent directement, ne laissant aucun fruit sur l'arbre. Sentant que la situation risque de mal tournér il propose à ses compagnons de décamper dès le lendemain matin. Tripitaka en conclut : "Puisque c'est ainsi, qu'on apporte le riz, nous partirons après avoir mangé." (2). Les jeunes disciples du sage enferment les convives dans la salle de repas. Grâce à Singet, ils s'enfuient dans la nuit qui ouvre les serrures et endort les gardiens.
De retour au temple taoïsteIllustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - Sanzang et ses quatres complices aspirés dans la manche du sage taoïste Primordial-Subjugué outré d'apprendre les méfaits des pèlerins. des Cinq-Fermes, le Grand Immortel écoute le récit donné par ses deux jeunes disciples de ce qui s'est passé pendant son absence. Le Grand Immortel poursuit alors Sanzang et ses disciples sur un rayon de lumière auspicieuse et il ne lui faut qu'un instant pour parcourir trois cents milles. Il confronte Singet, qui nie avoir visité le temple de Wuzhang. Le Grand Immortel le montre du doigt et rit. « Je vais te montrer, maudit singe. Qui crois-tu tromper ? Reste où tu es, et rends-moi cet arbre tout de suite. » Le singe le frappe sauvagement avec sa massue, mais il est paré à gauche et à droite par le fouet du Grand Immortel. Après deux ou trois rounds, le Grand Immortel fait un tour de passe-passe « Enveloppant le ciel et la terre dans sa manche », agitant doucement sa manche dans la brise alors qu'il se tient au milieu des nuages, puis la balayant sur le sol et rassemblant les quatre pèlerins et leur cheval dans sa manche.
Tripitaka et ses disciples sont promis au chaudron d'huile bouillante. Singet s'évade en mettant à sa place un lion en pierre qui fiinit par briser le chaudron. Il protège ensuite Tripitaka.
Si vous connaître la suite de la pérégrination vers l'Ouest cliquez sur ce lien.
Sous les regards croisés de Grand Goule et du Petit Curieux...
{up note}
Selon Jim R. Mclanaghan spécialisé notamment sur les sources d'inspiration littéraires du roman Voyage vers l'Ouest (Xiyou Ji) les chapitres 24 à 26 sont basés sur un récit en 17 chapitres datant de la fin du XIIIe siècle intitulé Da Tang Sanzang qujing shihua, 大唐三藏取經詩話 datant de la fin du XIIIe siècle. Le chapitre 11 présente un pêcher immortel dont les fruits se transforment en enfants comestibles lorsqu'ils tombent dans l'eau.
Image extraite d'un manuscrit arabe du 14e ou 15e siècle intitulé "Le livre des Merveilles" (Kitāb al-Bulhān)Selon Jim R. Mclanaghan, le thème des arbres portant des êtres humains pourrait venir de la littérature persane et le concept de fruit parlant, remonte à l'« arbre Waqwaq » de la tradition islamique. Par exemple, le Livre des merveilles de l'Inde (Kitaab Ajaaib al-Hind), un ensemble de récits de marins indo-persans recueillis entre 900 et 953, contient une brève anecdote qui se lit comme suit : « Muhammad b. Babishad est le père de l'arbre Waqwaq. Il m'a raconté que, d'après ce qu'il avait appris d'hommes qui étaient allés au pays de Waqwaq, il y a là un grand arbre aux feuilles rondes, ou parfois oblongues, qui porte des fruits comme une moelle, mais plus gros, et qui ressemblent à un être humain. Lorsque le vent souffle, une voix en sort. L'intérieur est plein d'air, comme le fruit de l'huissier. Si on le cueille, l'air s'échappe aussitôt, et il n'est plus qu'une peau .
L'historien arabe du XVe siècle Ibn al-Wardi a poussé le concept plus loin en décrivant les fruits comme ayant la forme de femmes voluptueuses dotées de la parole :
" Sur cette île, il y a des arbres qui portent comme fruits des femmes : des femmes galbées, avec des corps, des yeux, des mains, des pieds, des cheveux, des seins et des vulves comme les vulves des femmes. Leurs visages sont d'une beauté exceptionnelle et elles sont suspendues par les cheveux. Elles sortent des étuis comme de grandes épées, et lorsqu'elles sentent le vent et le soleil, elles crient « Waq Waq » jusqu'à ce que leurs cheveux se déchirent."
Diverses sources situent respectivement l'arbre Waqwaq et le domaine de Waqwaq, une terre ou une île lointaine et exotique, quelque part dans l'océan Indien, au-delà de l'Irak ...Iskandar conversant avec l'arbre waq-waq, page du Shâh Nâmeh Demotte, XIVe siècle, Iran (Freer Gallery of Art)
JC maj 24/04/2025
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On notera au passage le dicton cité par Porcet lorsqu'il suggère à Singet de se mettre à l'abri du vent mugissant : "Redoute les femmes plus que l'ennemi, redoute plus le vent que la flèche". La Pérégrination vers l'Ouest, trad. André Levy, Bibliothèque La Pleïade, éd. Gallimard, 1999, Vol I, p. 388.
{/up note}
Livre V- La conversion de Sablet (de 021 à 025)
Résumé du chapitre 024/100
Sur la Montagne de la Longévité, un grand immortel reçoit un vieil ami,
Dans le temple des Cinq-fermes, Singet vole des fruits de Ginseng.
Illustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - Les pèlerins arrivent à l'entrée de la résidence de la Terre bénie du mont de la Longévité.
Sanzang et ses trois disciples arrivent au temple de Wu Zhuang, sur la montagne de la Longévité. Ce temple taoïste possède un trésor rare, un arbre miraculeux qui s'est formé lorsque le chaos primitif s'est divisé pour la première fois, avant la séparation du Ciel et de la Terre. Le fruit de cet arbre est connu sous le nom de « Herbe de cinabre reversible »(1) ou « fruit de ginseng »(2). Il lui faut trois mille ans pour fleurir, trois mille ans de plus pour former le fruit, et encore trois mille ans pour que le fruit mûrisse, de sorte que près de dix mille ans doivent s'écouler avant que le fruit puisse être mangé. Tous les dix mille ans, seuls trente fruits sont formés, et ils ont la forme d'un nouveau-né, avec ses membres et ses organes sensoriels. Celui dont le destin lui permet d'en sentir un vivra trois cent soixante ans, et celui qui en mange un vivra quarante-sept mille ans.
Ce jour-là, le Grand Immortel Zhen Yuan du temple de Wu zhuang est invité au Palais Miluo (3) du Ciel de la Pureté Suprême pour écouter une conférence et charge ses deux plus jeunes disciples, Vent-Pur (1320 ans) et Clair-de-Lune (1200 ans), de s'occuper du temple. Il leur dit qu'un vieil ami viendrait au temple et qu'ils devraient cueillir deux fruits de ginseng pour lui en gage de leur vieille amitié. « Mais qui est cet ami, maître ? » «C'est Tripitaka, il se rend à la demande de l'empreur des grands Tangs de l'Est ».
Après l'arrivée de Sanzang, ils lui offrent les deux fruits de ginseng, mais à sa vue, Sanzang recule d'un mètre, tremblant d'horreur. « Il s'exclame : « Bonté du Ciel ! Comment avez-vous pu, en cette année d'abondance, être réduits à la famine au point de manger de la chair humaine ? Et comment pourrais-je étancher ma soif avec un nouveau-né ?» Comme le fruit ne se conserve pas longtemps sans devenir dur et immangeable, les garçons en mangent chacun un. Porcet entend les garçons parler du fruit de ginseng et persuade Singet d'en cueillir pour eux. Porcet lui dit qu'il faut une baguette d'or pour obtenir le fruit. Singet la vole donc dans la chambre des disciples.
Il entre dans un premier jardin qui est composé uniquement de plantes potagères. Singet en déduit qu'il est cultivé par " un taoïste qui mange ce qu'il sème" (4). Puis les deux complices poussent la porte d'un deuxième jardin. Ils voient en son centre un arbre immense. Le feuillage luxuriant de l'odorant branchage forme une épaisse verdure. Les feuilles ressemblent à celles d'un bananier. L'arbre s'élève à environ 320 m et la base du tronc fait bien 25 mètres de circonfèrence . Singet saute dans l'arbre et, aperçoit sur une branche orientée sud un fruit qui ressemble vraiment à un nourrisson qui s'agite et pousse des cris lorsque le vent frissonne. Rempli d'une infinie satisfaction intérieure en raison de cette situation intrigante, Singet, à l'aide de son maillet d'or, détache et fait tomber le fruit de ginseng.Illustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - Porcet, toujours gourmand, pousse Singet à dérober des fruits de ginseng. Il saute en bas pour aller le chercher, mais il est introuvable. Il fouille l'herbe tout autour, mais n'en trouve pas la moindre trace. "Bizzare ! Bizzare !" dit-il à l'Idiot qui lui répond ironiquement "Vous avez dit bizarre ?". "Quelque divinité veut nous empêcher de dérober ce sacré fruit " lui retorque le Grand Singe Egal au ciel . Alors il s'adonne à de la magie avec ses doigts et prononce le son sacré « Om », ce qui oblige la divinité du jardin à s'avancer, à s'incliner et à dire : « Vous m'avez convoqué, Grand Sage. Quels sont tes ordres ? » Singet lui demande pourquoi le fruit de ginsengt a disparu et la divinité lui répond : « Ces fruits ne craignent que les cinq éléments. » « Que veux-tu dire par " ne craignent que les cinq éléments ?" » demande Singet. « S'ils rencontrent du métal, dit la divinité, ils tombent ; s'ils rencontrent du bois, ils pourrissent ; s'ils rencontrent de l'eau, ils se dissolvent ; s'ils rencontrent du feu, ils sont brûlés ; et s'ils rencontrent de la terre, ils s'y enfoncent. Si vous les tapez, vous devez utiliser une baguette en or, sinon elles ne tomberont pas ; et si vous les faites tomber, vous devez les attraper dans un bol rembourré avec des mouchoirs en soie. S'ils entrent en contact avec des ustensiles en bois, ils pourrissent, et même si tu en manges un, il ne te fera pas vivre plus longtemps. » Singet remonte dans l'arbre, tient la baguette d'une main tout en défaisant le revers de sa tunique en tissu et en fait une sorte de poche. Il écarte les feuilles et les branches et fait tomber trois fruits de ginseng qu'il attrape dans sa tunique. Singet se rend directement à la cuisine où Porcet et Sablet prennent chacun un fruit de ginseng.
Vent-Pur et Clair-de-Lune se plaignent de ce larcin auprès de Tripitaka qui convoque ses disciples pour les interroger.
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Sous les regards croisés de Grand Goule et du Petit Curieux...
{up note}
JC maj 24/04/2025
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On notera au passage le dicton cité par Porcet lorsqu'il suggère à Singet de se mettre à l'abri du vent mugissant : "Redoute les femmes plus que l'ennemi, redoute plus le vent que la flèche". La Pérégrination vers l'Ouest, trad. André Levy, Bibliothèque La Pleïade, éd. Gallimard, 1999, Vol I, p. 388.
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Livre IV- La capture de porcet (de 016 à 020)
Résumé du chapitre 018/100
Après avoir tiré Tripitaka de l'épreuve du temple de Guanyin,
Le Grand Saint élimine un monstre d’espèce porcine du domaine du vieux Gao.
Illustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - Le Grand Saint sent bien qu'il se passe quelquechose d'anormal dans le domaine du vieux Gao
Sanzang et Singet marchent depuis 5 ou 6 jours dans une région désolée quand, soudain, alors que le ciel s’assombrit, ils aperçoivent au loin un hameau. Les gens du village pourraient bien les accueillir afin d' y passer la nuit. Singet aperçoit un jeune homme sortant du village. Sans poser ses bagages tenus dans une main, Singet empoigne de l'autre, aussi puissante qu'une pince d'acier, le bras du jeune. « Dis donc t’as bien quelque chose à nous dire ?». « Non ! non ! » répond le jeune homme. Singet serre un peu plus fort, et finit par arriver à ses fins : « L’endroit est situé sur le territoire du Tibet et je travaille dans une famille où un monstre soumet depuis plusieurs mois la plus jeune fille du vieux Gao pour l’épouser de force. Il se dit futur gendre du chef de la maison. » Tripitaka est effrayé par la situation et le jeune homme poursuit : « la situation est catastrophique, je n’arrive pas à chasser ce monstre qui a enfermé la jeune fille au fond de la résidence, malgré l’insistance de mon maître ». « Si tu nous conduis au maître de maison je te libère sur le champ. » dit Singet.
Arrivé dans la maisonnée, le jeune homme présente les deux moines aux vieux Gao qui s’étonne de leur venue. Après quelques hésitations tenant à la face hideuse, voire monstrueuse de Singet, Tripitaka finit par mettre en confiance le vieux Gao, Singet n’est pas un monstre, bien au contraire, il s’efforce de lutter contre eux. Alors le maître de maison, quelque peu obtus, raconte son malheur. Depuis des temps immémoriaux son domaine est possédé par démons, monstres et diables. « J’ai eu 3 filles, les 2 plus âgées étaient promises toutes petites à des gens du village, tandis que je voulais que la benjamine, Orchidée-Bleue se marie avec un gars solide, travailleur et serviable... J’ai cru il y a 3 ans rencontrer la perle rare. D’une belle allure, il m’a déclaré s’appeler Porcet. Il se disait orphelin et sans aucune famille. Il travaillait dur du matin au soir. Mais, pardon je m’excuse, voilà-ti pas qu’au fil du temps son visage a commencé à changer… » « Comment ça ? » dit Singet. Le vieux Gao poursuit « oui au début c’était un gros gaillard noiraud, il retournait la terre et hersait sans charrue, ni buffle… Et voilà ti pas qu’il s’est transformé en crétin à long groin et ses oreilles sont devenues grandes ressemblant à des feuilles enroulées de nénuphars. Des poils raides lui ont poussé derrière le cou. Bref désormais il a la tête d’un cochon ! De surcroît il n’est pas économique : il me coûte plus cher qu’il me rapporte… Imaginez rien qu’au petit déjeuner il lui faut plus d’une centaine de galettes grillées. » Tripitaka demande au vieux Gao « mais comment ça se passe avec Orchidée-Bleue ? » « C’est affreux, depuis 6 mois il l’a enfermée dans la baraque au fond du jardin et je ne sais pas si elle est toujours en vie, voilà pourquoi nous avons la conviction que Porcet est un monstre. »Illustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - de façon burlesque le Grand Saint arrive à libérer Orchidée-bleue de l'emprise malsaine de l'esprit porçin. Il prend l'apparence de la jeune fille !
« Ne vous inquiétez pas » dit le Novice, « pas besoin de faire appel à un exorciste, je vais capturer ce monstre cette nuit et lui faire avaler sa promesse de mariage ».
Le vieillard montre à Singet le bâtiment où le monstre a enfermé sa fille, qui n'a pas été vue depuis six mois. Singet libère la très jeune fille et utilise ses pouvoirs magiques pour se transformer en sosie d’Orchidée-bleue. « Ce n’est pas le moment de pleurnicher » dit Sun Wukong au vieux Gao et à sa fille. Il leur demande de partir à la maison et s'assoit dans la baraque pour attendre le mauvais esprit.
Le monstre finit par rentrer la nuit tombant comme une tornade de vent et de pierres dans la sombre baraque. Allongé dans le lit, Novice se met à gémir simulant la maladie. Sans délicatesse, le monstre met ses bras autour de Singet transformé en Orchidée-Bleue et veut l'embrasser sur la bouche. Singet passe sa main sous le long nez du monstre porcin pour le déséquilibrer et le faire tomber du lit. Alors que le sosie de la jeune fille est parti s’assoir sur le pot de chambre, le monstre lui demande de se déshabiller et de venir se coucher ! » Imitant la voie d’Orchidée-Bleue, Singet confie à Porcet en tenue de nuit : « Mon père vient de me dire qu'il a demandé à un certain Sun Wukong, le Grand Saint égal au Ciel qui a causé tant d'ennuis dans le Palais céleste il y a environ cinq cents ans, de venir te capturer. » Le novice retrouve sa forme originelle en se passant la main sur le visage. En voyant la face simiesque de Singet, ses yeux de feu et ses pupilles d'or, Porcet, effrayé décide de partir sur le champ et de prendre ses jambes à son cou.
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en cours de rédaction
JC maj 24/04/2025
code diap à insérer
On notera au passage le dicton cité par Porcet lorsqu'il suggère à Singet de se mettre à l'abri du vent mugissant : "Redoute les femmes plus que l'ennemi, redoute plus le vent que la flèche". La Pérégrination vers l'Ouest, trad. André Levy, Bibliothèque La Pleïade, éd. Gallimard, 1999, Vol I, p. 388.
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Livre II- La quête des pèlerins
Résumé du chapitre 007/100
Le Grand Sage s'échappe de la fournaise des huit trigrammes,
L'esprit-singe est enfermé sous la montagne des cinq éléments.
Illustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - Fureur de Singet à sa sortie du fourneau de Laozi. Dans un combat acharné, divinités sont renversées y compris le Seigneur Laozi qui se retrouve "cul pardessus tête"
Malgré sa condamnation à mort le Grand Sage Egal au Ciel est furtif à toute sorte supplice : il ne peut être haché, sabré, piqué, lacéré, frappé de foudre... Grâce au feu de Samâdhi (1) il a un corps de diamant que rien ne peut entamer. Le seigneur Laozi (2) propose alors que Singet lui soit confié. Il est décidé de le mettre dans sa Fournaise des Huit Trigrammes , afin de raffiner l'élixir des pilules immortelles qu'il a volées et de le réduire en cendres en même temps. Au bout de 49 jours, le feu du seigneur Laozi a atteint la température requise et brûlé suffisamment longtemps pour que le four soit ouvert. Le Singe étant lui-même de l'élément feu, le feu ne peut pas lui faire de mal. C'est indemne qu'il saute hors de la fournaise et s'échappe.
S'engage alors un terrible combat contre divers divinités, dont le Vrai Seigneur de Secourable Sainteté, devant le Palais des Nuées Infranchissables. Arrivent trente-six guerriers du tonnerre. Singet qui possède aussi des pouvoirs d'extension corporels se dote de trois têtes et de six bras pour parer les coups. Les dieux sont impuissant à réprimer. Laozi parvient toutefois par l'attraper mais est repoussé violemment au point que le seigneur en tombe cul par dessus tête comme oignons que l'on plante...
Un poème témoigne du trop plein de fougue du brave singet :
Le corps du singe est comme le cœur de l'homme,
Comme le singe s'agite l'esprit humain :
Pensée profonde qui n'est que bavardage vain.
Grand Saint égal au Ciel, tel il se voulait.
Singe et chevail son comme coeur et pensée.
Qui vont ensemble et qu'il faut tenir serrés.
Tout se ramène à l'unique vérité,
Entre deux arbres, par l'Ainsi-venu, incarnée.(3)
Alors, l'Empereur de Jade n'a pas d'autre choix que de demander à Bouddha de l'aider pour contenir Singet. Bouddha ordonne l'arrêt des combats. Insolent, Singet s'adresse à son interlocuteur : "D'où viens-tu, mon brave, pour oser suspendre les combats et prétendre m'interrroger ?". Sakyamuni lui retorque en souriant : "Mais mon pauvre ami, tu n'es qu'un singe devenu un esprit... tu ne peux usurper le trône de l'Empereur de Jade, il exerce le pouvoir depuis sa prime enfance... Il s'est endurci à cette pratique depuis des dizaines de milliers d'années. Toi tu n'es qu'une bête qui vient tout juste d'accéder à l'humanité." Puisque Singet se vente de la multiplicité de pouvoirs de transformation, Bouddha lui lance un défi. Si le Singe est assez habile pour se retirer la main droite de Bouddha d'un seul saut périlleux, il est le vainqueur, et il n'y aura plus besoin d'armes ou de combats, et l'Empereur de Jade abdiquera le Palais céleste au profit du Singe. Mais s'il ne parvient pas à sortir de la paume de sa main, il devra descendre dans le monde d'en-bas sous la forme d'un démon et s'entraîner pendant encore plusieurs kalpas avant de venir discuter à nouveau. Comme Singe peut parcourir cent huit mille kilomètres en un saut périlleux, il pense que Bouddha est complètement idiot de proposer ce pari. Le Bouddha, qui l'observe de ses yeux sages, voit le roi des singes avancer en tourbillonnant comme un moulin à vent et ne s'arrêter que lorsqu'il aperçoit cinq piliers rose chair surmontés de vapeurs sombres. « C'est le bout du chemin, dit-il, alors je vais rentrer. Le Bouddha sera témoin, et la salle des brumes miraculeuses sera à moi. » Puis il réfléchit à nouveau : « Attendez un peu. Je laisserai ma marque ici pour prouver ma position lorsque je parlerai au Bouddha. » Il écIllustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - L'Empereur de Jade n'a pas d'autre choix, il doit demander au Bouddha du Paradis de l'Ouest de prendre le contrôle sur Singet.rit en grosses lettres LE GRAND SAGE ÉQUIVALENT DU CIEL ÉTAIT ICI sur le pilier du milieu et fait une mare de pisse de singe au pied du pilier. Puis il fait un saut périlleux et retourne à son point de départ. « Je suis parti, et maintenant je suis de retour. Dites à l'Empereur de Jade de me remettre le Palais céleste », dit-il en se tenant dans la paume du Bouddha. « Je te tiens, pisse-spirituel de singe », lui rugit le Bouddha. « Tu n'as jamais quitté la paume de ma main ». « Tu te trompes », répond le Grand Sage. « Je suis allé jusqu'au point le plus éloigné du Ciel, où j'ai vu cinq piliers rose chair surmontés de sombres vapeurs. J'y ai laissé ma marque : oses-tu venir la voir avec moi ? » « Il n'y a pas besoin d'y aller. Il suffit de regarder en bas. » Le Grand Sage baisse ses yeux de feu aux pupilles dorées pour voir les mots « Le Grand Sage égalant le Ciel était ici » écrits sur le majeur de la main droite du Bouddha. La puanteur de la pisse de singe s'élève du pli au bas du doigt. « Quelle chose est arrivée », s'exclame le Grand Sage, stupéfait. « J'ai écrit ceci sur l'un des piliers qui soutiennent le ciel, alors comment cela peut-il se trouver sur son doigt maintenant ? Il a dû recourir à la divination pour savoir ce que j'allais faire. Je n'y crois pas. Je refuse de le croire ! J'irai là-bas et je reviendrai. » Le cher Grand Sage s'apprête à sauter, mais le Bouddha retourne sa main et pousse le Roi des Singes par la Porte Ouest du Ciel. Il transforme ses cinq doigts en une chaîne de montagnes appartenant aux éléments Métal, Bois, Eau, Feu et Terre, les rebaptise Montagne des cinq éléments (4). En repliant doucement ses doigts Bouddha retient Singet prisonnier. Bouddha sort de sa manche une bande de tissus sur laquelle est inscrit en lettres d'or : Oṃ maṇi padme hūṃ (5) et demande à Ânanda, son plus proche disciple, de coller le mantra sur dalle située au sommet de la montagne. Singet devra rester sous la montagne pendant cinq cents ans en guise de pénitence .Pour seule nourriture ses gardiens lui serviront une pilule de fer et lorsqu'il aura soif un jus de bronze fondu.
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Sous les regards croisés de Grand Goule et du Petit Curieux...
en cours de rédaction
1) Samādhi (sanskrit) est la concentration totale de l’esprit, qui permet d'accéder à l'éveil (le nirvana). Le feu de Samādhi selon André Lévy (traducteur de la Pérégrination vers l'Ouest, (Xiyou Ji) dans la collection "La Pléiade") précise " c'est celui qui aurait permis de consumer le Bouddha, dont le corps et le cercueil étaient restés ininflammables jusqu'à ce qu'il produisît lui-même un feu qui le consume". Il s'agit d'une allusion à un procédé alchimique. Vincent Durand-Dastès, spécialiste de la littérature narrative (romans, anecdotes, ballades narratives, théâtre) de la Chine impériale précise : "Si l’intention de Laozi est meurtrière (réduire à néant le singe révolté en le faisant consumer par le feu du samādhi (三昧火), le héros en ressortira a contrario renforcé, sa vitalité améliorée par la force magique du four de l’immortel, qu’il a su détourner à son profit." On peut noter de la part de ou des auteurs de l'ouvrage, une pointe d'humour, voire un trait burlesque dans la scène de la cuisson dans la fournaise de Laozi.Par la même occasion, Le ou les auteurs mettent probablement en dérision le père spirituel du taoïsme ou les croyances en certains pouvoirs alchimiques de l'époque. Sun Wukong aura raison du sage ou de ses remèdes magiques !
2) Laozi ou Lao tseu. Sage et philosophe contemporain de Confucius a inspiré le courant taoïste. Dans Le Voyage Vers l'Ouest, Lao Tseu (老子, LaoLaozi est souvent représenté sur son buffle.zi ou 老君, Laojun) intervient souvent, il arrête d'abord le singe rebelle, Sun Wukong, avec l'aide de Guanyin (觀音) et son cercle de constriction en métal [chapitre 006}. Après la fameuse séquence du tour de main de Bouddha,[chapitre 007], à la demande de l'Empereur de Jade, Laozi l'enferme dans son énorme four aux huit trigrammes. Il interviendra par la suite lors de son voyage face à ses deux assistants, l'Enfant d'Or et l'Enfant d'Argent et son buffle sacré, devenus des monstres sur terre.
Lao Zi a t-il réellement existé ? Bien que le sage soit particulièrement célèbre et décrit comme le père de la philosophie taoïste, la véracité de son existence n'a jamais été prouvée. Il pourrait dans la région de Guizhou, à Guiyang.
Laozi aurait été archiviste et astrologue pour les empereurs de la dynastie Zhou (690 et 705 avant J.C) durant quelques années. Mais face aux problèmes de pouvoir de la dynastie Zhou, Laozi quitta l'actuelle province du Shaanxi pour aller vers l’ouest. Il est souvent représenté d’un buffle noir parcourant l’Empire.n raison du manque d’informations et d’une datation douteuse, certains historiens pensent que Lao Zi n’existait pas. Mais l’ouvrage classique «Le livre des rites» des disciples de Confucius, indique une conversation entre «Monsieur Lao» et Confucius. Il nous est parvenu un livre est composé de 81 chapitres censés présenter les notions de base du Taoïsme philosophique : la Voie, le non-agir, la vertu... D'après certains experts, Laozi n'aurait rédigé que les dix premiers chapitres. Parmi ses aphorismes les plus célèbres on peut retenir : " Imposer sa volonté aux autres, c’est force. Se l’imposer à soi-même, c’est force supérieure."
3) Le Bouddha historique aurait atteint le nirvana entre 2 arbres. Cette illumination ultime lui vaut d'être appelé Tathagata "l'ainsi-venu". Symboliquement cet arbre est désigné "arbre de la Bodhi" ou "arbre de l'illumination". Bouddha aurait atteint l'illumination à Bodhgaya (Nord-Est de l'Inde). Botaniquement, il s'agit du ficus religiosa (sorte de figuier appelé aussi pipal), Cet arbre occupe une place particulièrement importante dans la mythologie bouddhiste. Ses feuilles sont un motif iconographique ainsi qu’un porte-bonheur.
Ficus d'Ananda à Bodhigaya.
Banian à Bodhigaya
Ce banian est aussi le symbole de l'arbre de la connaissance
4) La montagne des 5 éléments ou des 5 dynamies. Les cinq doigts et le mot yuan... Illustrations.
5) Ce mantra (sorte de formule incantatoire) lamaïque est appelé couramment le mantra des six syllabes de la bodhisattva de la compassion (karuṇā) Guanyin. Il peut être traduit de différentes manières. Chaque syllabe fait l'objet d'une explication mystique. Ohm pour le bouddhisme mahayana c'est la « vibration primordiale », une des formes de la conscience en train de se manifester dans l'esprit humain, mani signifie "joyau" , Padme = Lotus (surgissant de la boue qui le nourrit, il traverse l'eau pour s'élever vers le ciel en se purifiant). Avec l'adjonction d'une septième syllabe la phrase peut-être traduite : « Le joyau [est] dans le lotus [du cœur]. ».Singet va avoir le temps de méditer sur chaque syllable inscrite en lettres d'or et sur le message envoyé par Bouddha ! A chaque syllabe correspond une vertu pouvant conduire à l'illumination.
La syllabe "Oṃ" permet la stabilité et protège de l'orgueil.
La syllabe "ma" aide à l’accomplissement et libère de l'envie.
La syllabe "ṇi" renforce l'altruisme et libère du désir passionnel.
La syllabe "pad" combat les erreurs de jugement et protège des souffrances.
La syllabe "me" libère du désir de possession et donne la clairvoyance.
La syllabe "hūṃ" libère de l'agressivité et offre la sagesse suprême.
A l'issue de ce long cycle de méditation, l'esprit Singe mieux contenu pourra découvrir enfin la pierre philosophale de la sagesse dans la perspective d'accompagner l'élu de Bouddha chargé d'aller recueillir les sutras en Inde et de les rapporter au pays d'Orient !
JC maj 21/04/2025
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On notera au passage le dicton cité par Porcet lorsqu'il suggère à Singet de se mettre à l'abri du vent mugissant : "Redoute les femmes plus que l'ennemi, redoute plus le vent que la flèche". La Pérégrination vers l'Ouest, trad. André Levy, Bibliothèque La Pleïade, éd. Gallimard, 1999, Vol I, p. 388.
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