024 - Singet dérobe des fruits de ginseng au temple taoïste des Cinq Fermes

 

Livre V- La conversion de Sablet  (de 021 à 025)
Résumé du chapitre 024/100

Sur la Montagne de la Longévité, un grand immortel reçoit un vieil ami,
Dans le temple des Cinq-fermes, Singet vole des fruits de Ginseng.

Arrivée au 5-FermesIllustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - Les pèlerins arrivent à l'entrée de la résidence de la Terre bénie du mont de la Longévité.

Sanzang et ses trois disciples arrivent au temple de Wu Zhuang, sur la montagne de la Longévité. Ce temple taoïste possède un trésor rare, un arbre miraculeux qui s'est formé lorsque le chaos primitif s'est divisé pour la première fois, avant la séparation du Ciel et de la Terre. Le fruit de cet arbre est connu sous le nom de « Herbe de cinabre reversible »(1) ou « fruit de ginseng »(2). Il lui faut trois mille ans pour fleurir, trois mille ans de plus pour former le fruit, et encore trois mille ans pour que le fruit mûrisse, de sorte que près de dix mille ans doivent s'écouler avant que le fruit puisse être mangé. Tous les dix mille ans, seuls trente fruits sont formés, et ils ont la forme d'un nouveau-né, avec ses membres et ses organes sensoriels. Celui dont le destin lui permet d'en sentir un vivra trois cent soixante ans, et celui qui en mange un vivra quarante-sept mille ans.

Ce jour-là, le Grand Immortel Zhen Yuan du temple de Wu zhuang est invité au Palais   Miluo (3) du Ciel de la Pureté Suprême pour écouter une conférence et charge ses deux plus jeunes disciples, Vent-Pur (1320 ans)  et Clair-de-Lune (1200 ans), de s'occuper du temple. Il leur dit qu'un vieil ami viendrait au temple et qu'ils devraient cueillir deux fruits de ginseng pour lui en gage de leur vieille amitié. « Mais qui est cet ami, maître ?  » «C'est Tripitaka, il se rend à la demande de l'empreur des grands Tangs de l'Est ».

Après l'arrivée de Sanzang, ils lui offrent les deux fruits de ginseng, mais à sa vue, Sanzang recule d'un mètre, tremblant d'horreur. « Il s'exclame : « Bonté du Ciel !  Comment avez-vous pu, en cette année d'abondance, être réduits à la famine au point de manger de la chair humaine ? Et comment pourrais-je étancher ma soif avec un nouveau-né ?» Comme le fruit ne se conserve pas longtemps sans devenir dur et immangeable, les garçons en mangent chacun un. Porcet entend les garçons parler du fruit de ginseng et persuade Singet d'en cueillir pour eux. Porcet lui dit qu'il faut une baguette d'or pour obtenir le fruit. Singet la vole donc dans la chambre des disciples.

Il entre dans un premier jardin qui est composé uniquement de plantes potagères. Singet en déduit qu'il est cultivé par " un taoïste qui mange ce qu'il sème" (4). Puis les deux complice pousse la porte d'un deuxième jardin. Ils voient en son centre qu'un arbre immense. Le feuillage luxuriant  de l'odorant branchage forme une épaisse verdure. Les feuilles ressemblent  à celles d'un bananier. L'arbre s'élève à environ 320 m et  la base du tronc  fait bien 25 mètres de circonfèrence . Singet saute dans l'arbre et, aperçoit sur une branche orientée sud un fruit qui ressemble vraiment à un nourrisson qui s'agite et pousse des cris  lorsque le vent frissonne. Rempli d'une infinie satisfaction intérieure  en raison de cette situation intrigante, Singet, à l'aide de son maillet d'or, détache et  fait tomber le fruit de ginseng.SW arbre de ginsengIllustration de Chen Huiguan (1952) - Edition chinoise de Pèlerinage vers l'Ouest - Porcet, toujours gourmand, pousse Singet à dérober des fruits de ginseng. Il saute en bas pour aller le chercher, mais il est introuvable. Il fouille l'herbe tout autour, mais n'en trouve pas la moindre trace. "Bizzare ! Bizzare !" dit-il à l'Idiot  qui lui répond ironiquement "Vous avez dit bizarre ?". "Quelque divinité veut nous empêcher de dérober ce sacré fruit " lui retorque le Grand Singe Egal au ciel . Alors il s'adonne à  de la magie avec ses doigts et prononce le son sacré « Om », ce qui oblige la divinité du jardin à s'avancer, à s'incliner et à dire : « Vous m'avez convoqué, Grand Sage. Quels sont tes ordres ? » Singet  lui demandent pourquoi le fruit de ginsengt a disparu et la divinité lui répond : « Ces fruits ne craignent que les cinq éléments. » « Que veux-tu dire par " ne craignent que les cinq éléments ?" » demande Singet. « S'ils rencontrent du métal, dit la divinité, ils tombent ; s'ils rencontrent du bois, ils pourrissent ; s'ils rencontrent de l'eau, ils se dissolvent ; s'ils rencontrent du feu, ils sont brûlés ; et s'ils rencontrent de la terre, ils s'y enfoncent. Si vous les tapez, vous devez utiliser une baguette en or, sinon elles ne tomberont pas ; et si vous les faites tomber, vous devez les attraper dans un bol rembourré avec des mouchoirs en soie. S'ils entrent en contact avec des ustensiles en bois, ils pourrissent, et même si tu en manges un, il ne te fera pas vivre plus longtemps. » Singet remonte dans l'arbre, tient la baguette d'une main tout en défaisant le revers de sa tunique en tissu et en fait une sorte de poche. Il écarte les feuilles et les branches et fait tomber trois fruits de ginseng qu'il attrape dans sa tunique. Singet se rend directement à la cuisine où Porcet et Sablet prennent chacun un fruit de ginseng.

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Sous les regards croisés  de Grand Goule et du Petit Curieux...

Grand Goule - Eglise d'Echillais (Charente-Maritime)LePtitCurieuxConques