Philipp von Siebold et Otaksa
Philipp Franz von Siebold naît en 1796 dans une illustre famille d'universitaires et de médecins en Bavière. Il devient chirurgien et responsable d’une clinique. Par un jeu de relations familiales avec la Hollande, il obtient un poste aux Indes néerlandaises (future Indonésie). Il travaille pour l’armée hollandaise, puis pour la Compagnie des Indes orientales, qui est la seule société de négoce occidentale admises pour les échanges commerciaux avec le Japon. C'est ainsi que Siebold accoste au large de Nagasaki en 1823, à l'âge de 27 ans.

Ces échanges commerciaux étaient limités à une île Dezima de la péninsule de Nagasaky. C’est sous une fausse identité que le bavarois Siebold arrive sur le territoire japonais. Il s’attire la sympathie des habitants de l’ile en pratiquant des opérations chirurgicales et en procédant à des vaccinations.
Chargé par le gouvernement néerlandais de collecter toutes sortes de renseignements sur le Japon mais ne parlant ni ne lisant le japonais, Siebold sait trouver des interprètes et collaborateurs souvent parmi de jeunes étudiants participants aux cours qu’il dispense. Il rassemble ainsi des informations scientifiques sur la flore, la faune, la linguistique, l’histoire et la géographie du Japon.
L’année de son arrivée, il tombe amoureux d’une jeune Geisha O Taki san. Elle a 16 ans. Il surnomme affectueusement « Otaksa » qui signifierait « Belle plante »

Otaksa pour contourner l’interdiction de mariage avec un étranger se fait passer pour une courtisane. Le couple habite discrètement à Dejima, et en 1827 naît leur fille Ine qui deviendra la première femme-médecin à pratiquer la médecine occidentale au Japon : elle sera appelée auprès de l'empereur Meiji et participera à l'accouchement de l'un des princes.

Cette même année, Siebold avait expédié aux Indes néerlandaise et en Hollande des collections entières, non seulement de plantes mais aussi de livres rares, d’estampes et d’objets d'art. Or, le gouvernement japonais de l'époque avait strictement interdit la vente aux étrangers de tous documents touchants à l'administration, la topographie ou l'histoire du pays, de même que les objets relatifs à la religion, l'art de guerre et la vie de la cour, considérés comme secrets d'Etat.

En 1828, ayant obtenu de d’un astronome japonais plusieurs cartes détaillées du Japon et de la Corée, il juge bon d'y ajouter de sa main le tracé des frontières nord du Japon. Mal lui en prit ! À la suite du naufrage du navire qui emportait une de ses cargaisons, ces cartes sont récupérées par les sauveteurs parmi une cinquantaine d'autres objets interdits. Le gouvernement l'accuse aussitôt de haute trahison, comme espion travaillant pour le compte de la Russie. Certains de ses étudiants seront emprisonnés mais lui-même ne sera condamné qu'à l'expulsion en 1829. Il a eu le temps de préparer son départ et de pourvoir à l'éduction de sa fille pour les années à venir.
Parmi les quelques plantes qu’il est autorisé à emporter, il n’oubliera pas Hydrangea Otaksa du nom de ses amours perdus.
Il ne reviendra au Japon que trente en plus tard. Entre temps, Otaksa s'est remarié et Siebold a fondé une famille en Bavière. Quant à leur fille 0'Iné-Ibara, violentée par de ses professeurs japonais, elle sera la maman d'une petite fille, mais elle ne se mariera pas. Pour l'époque de l'Empire Meiji, elle est un exemple de réussite sociale.
Le rosier O'Iné Ibara

Le rosier O'Iné-Ibara est planté juste après le massif Otaksa, mon amour (dans le sens de la visite). La pépinière Mela Rosa a eu l'excellent idée d'honorer la première femmes médecin au Japon à l'époque Meiji. Laissons l'obtenteur décrire cette "montagne de fleurs". Voici un rosier sarmenteux d'origine japonaise descendant de la rose multifolra 'Adenochaeta'. Il est encore plus vigoureux que son ascendant et est doté du même caratérère à refleurir en automne. Il produit de grands groupes d'églentines roses masquées en leur centres d'une large couronne d'étamines dorées libérent un envoutant parfum.
Ce rosier trouve bien sa place parmi plusieurs érables du Japon :